Le 23 septembre, tous les ans, aura lieu désormais: La fête de la gastronomie. C’est la première conséquence officielle de l’entrée du repas gastronomique français au patrimoine immatériel de l’Unesco. Le repas gastronomique des Français est sacré! Inscrit depuis le 19 novembre 2010, ce moment de la journée qui permet de fédérer le plus grand nombre autour du plaisir de la bonne chère. Cet héritage français de la gastronomie, on le tient en partie de nos grands-mères, mais également de la réputation nos restaurants.
“Le restaurant est né en France. C’est un mot français qui a essaimé dans d’autres langues. La Révolution française va mettre au chômage tous les cuisiniers des princes, des aristocrates qui vont émigrer. Et ces gens qu’est-ce qu’ils vont faire? Ils vont faire ce qu’ils savent faire: la cuisine. Ils vont ouvrir des restaurants dans Paris. Et Paris à ce moment-là va se doter d’un tissu de restaurants de très grande qualité.”.
Parmi eux, le Grand Véfour au coeur du Palais Royal. Depuis 200 ans, c’est un lieu emblématique de la restauration française. Un repas gastronomique français, c’est un repas où les ingrédients sont les meilleurs ingrédients du monde. Au fil des années, tous ces artisans de la cuisine, les maraîchers, les ostréiculteurs, les paysans, les cultivateurs, les éleveurs ont cherché à nous donner le meilleur dans les ingrédients et en même temps nos mères nous ont transmis le savoir-faire.
Et un repas gastronomique français ne peut se concevoir sans un bon pain. La pâte doit fermenter 2 jours, puis cuire 1h au four. Il est beau le pain. On a une croûte qui est très épaisse et une mie jaune alvéolée. Le pain typique, historiquement français, c’est ça. Ce sont de grosses pièces de pain. Ce n’est pas la baguette. La baguette, ça date des années 1930. Mais pendant des siècles on mangeait des boules de pain.
“Le sandwich culte français: le jambon beurre. Sauf que: beurre d’exception, pain d’exception, jambon d’exception. Le vrai casse-croûte!”
Le repas gastronomique des Français, un schéma reconnu et arrêté comme suit: Doit commencer par un apéritif et se terminer par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert.
Le repas fait partie de l’identité des Français. Il est aussi bien normand, provençal que bourguignon ou alsacien. “Par ailleurs, la gastronomie française est ouverte à d’autres influences, extrêmement variées, qui peuvent générer de nouvelles saveurs. C’est une notion d’ouverture dont il faut tenir compte, en adéquation avec la réalité d’aujourd’hui”.
Il s’agit donc également du “gueuleton” entre amis, du repas festif ou d’affaires, du banquet et de tous repas au cours desquels on pratique l’art de la bonne chère. Le repas gastronomique resserre également le cercle familial amical et, plus généralement, renforce les liens sociaux. Parmi ses composantes importantes figurent: le choix attentif des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir; l’achat de produits du terroir – denrées de haute valeur culturelle – dont on fait s’accorder harmonieusement les saveurs; le plaisir de cuisiner ensemble, d’échanger et de transmettre des savoirs, savoir-faire et tours de mains; réaliser le meilleur mariage entre plats et boissons; s’y ajoutent la décoration de la table et une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi). Tous les sens sont alors sollicités.
Pratique sociale coutumière, le repas gastronomique des Français est destiné à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles. Il s’agit d’un repas festif dont les convives pratiquent, pour cette occasion, l’art du “bien manger” et du “bien boire”. Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature. Des personnes reconnues comme étant des gastronomes, qui possèdent une connaissance approfondie de la tradition et en préservent la mémoire, veillent à la pratique vivante des rites et contribuent ainsi à leur transmission orale et/ou écrite, aux jeunes générations en particulier.